Lettre ouverte à mes amies

Depuis quelques temps de nouvelles amies se sont invitées dans ma vie, si au début elles-étaient sages et disciplinées, force est de constater que depuis ça a changé. Mais commençons les présentations par l’Anxiété.

Alors, dis-moi Anxiété, comment je suis censé commencer avec toi? Devrais-je commencer par un bonjour formel et nous considérer comme de vieilles connaissances? ou plutôt un occasionnel et amical salut pourrait suffire ?

La vérité est que je ne sais pas comment m’adresser à toi l’anxiété. Je n’ai jamais pris le temps de te présenter, à mes amis, ma famille, ou même à moi même en fait. Notre rencontre n’a pas été une violente collision comme beaucoup imagineraient. Tu t’es discrètement fait une place dans ma vie et doucement fait de mon esprit ton camp de base. Ils disent que ce qui consume ton esprit, contrôle ta vie, et tu as contrôlé ma vie.

Anxiété, tu as ce talent inné de transformer la plus simple des situations en avalanche de pensées. A cause de toi, je m’interroge sur chaque mot que je prononce ou chaque décision que je prends. Je rêve d’une vie dans laquelle je pourrai être aussi aventureux que les autres, mais tu me laisse constamment malade et écœuré par la peur de chaque scénario catastrophe qui pourrait se produire. Je me débat pour me sociabiliser, mais tu satures mon esprit avec l’idée que je ne suis rien d’autre qu’un fardeau pour ceux qui m’entourent.

En plus, tu as été suffisamment gentil pour me présenter ta complice, Dépression. Je dois l’admettre, a vous deux vous formez un duo efficace qui se complète sans effort. La dépression m’a fait me sentir inutile. La dépression a fait de mes sorties du lit une lutte contre moi-même.La dépression m’a fait espérer que mes amitiés se rompent, ou que mon amour cesse, mais cela aurait signifié que j’aurai cessé d’exister, et je ne pouvais pas vous laisser gagner si facilement toutes les deux.

Il y a des moment où je suis complètement dépassé par votre présence, toi et ton amie. Vous me forcez à sur-analyser chaque chose depuis ce que je regarde, jusqu’à ma façon de marcher. Vous me forez à croire que je ne suis pas assez bien, ou ce que je fais n’est pas suffisant, vous me forcez a me couper du monde pour vivre dans celui de la peur. Rien ne m’appartient, je partage avec vous chaque pensée, chaque décision, chaque relation, chaque discussion. Et comme vous me rappelez chacun de mes défauts, vous accélérez mon cœur, rendez ma respiration difficile et me tordez l’estomac à chaque occasion.

Mais parfois vous décidez de faire une pause, et pendant que vous êtes en conseil de guerre probablement en train de programmer votre prochaine attaque, je redeviens conscient de la réalité. Je réalise que j’ai une femme qui m’aime et de magnifiques enfants. Je réalise que je suis entouré par des amis originaux et positifs, surtout en ligne. Je réalise que je dispose d’une cascade d’opportunités tant personnelles que professionnelles. Je réalise qu’aussi fort que vous enserrerez mon esprit, ou aussi longtemps que vous souhaiterez y camper, je continuerai de persévérer. Vous faites de chaque jour une lutte, certains jours plus que d’autres. Vous faites que chaque jour est rempli de différentes perspectives et défis, que les autres n’ont pas la chance de comprendre. Mais vous faites aussi de chaque jour un succès, dont vous faites partie, qui fait de moi la personne que je suis devenue.

A cause de vous, je suis déterminé.

A cause de vous, je suis en vie.

A cause de vous, je suis moi.

Chérie, je t’aime et pour vous je ne veux pas les laisser gagner.